Anne Dalles a le plaisir de vous inviter le mercredi 11 mars 2020, à 14h, à la soutenance de sa thèse intitulée « Entre chamanisme, broderies et christianismes : (re) création d’identité chez les Nanaïs dans le bassin de l’Amour, Sibérie Extrême-Orientale », sous la direction d’Alain Rocher et la co-direction de Jean-Luc Lambert.
Maison des Sciences de l’Homme
54 boulevard Raspail, 75006 Paris, Salle 01.
Les Nanaïs sont une des populations autochtones de la région de l’Amour, que l’on retrouve de part et d’autre de la frontière avec la Chine. En Chine, ils sont appelés Hezhe. Dès l’incursion mandchoue dans la partie la plus au Nord de cette région, suivie par les différentes tentatives de colonisation russe, les Nanaïs ont adapté leur mode de vie, leur culture et leur religion au gré des changements économiques, géopolitiques et sociaux de la région de l’Amour. De part et d’autre de la frontière, sujet politique, objet de recherche, soumise à la russification depuis la seconde moitié du XIXe siècle et à la sinisation avant cela, « l’identité » culturelle fragmentée et plurielle des Nanaïs est le reflet de ces différents enjeux. Dans cette thèse de doctorat en anthropologie, je propose d’analyser les différents modes d’expressions « d’identité » employés par les Nanaïs ou les Hezhe afin d’étudier comment sont abordées les ruptures ou les continuités apportées par l’histoire récente de la région à une culture pensée comme traditionnelle.
En Russie, jusque dans les années 1930, les Nanaïs possédaient un système religieux chamanique dans lequel les âmes des vivants et des morts étaient gérées par des chamanes et par un système de rites complexes. Depuis la fin des années 1990, suite aux années soviétiques, les chamanes ont disparu. Avec leur disparition, la russification du mode de vie et la présence de missionnaires orthodoxes et protestants, les pratiques religieuses des Nanaïs s’inscrivent aujourd’hui dans la pluralité. Celle-ci peut être perçue dans les stratégies d’adaptations rituelles mises en place pour pallier l’absence de chamane, dans la promotion d’une culture artistique pensée comme essentiellement « nanaïe » et dans les conversions aux différentes formes de christianisme. Se pose alors la question de la perception (émique ou non) de « l’identité » des Nanaïs.
Composition du jury
Alain ROCHER (EPHE, Paris)
Jean Luc LAMBERT (EPHE, Paris)
Aurélie Névot (CNRS, Paris)
Marie Pierre BOUSQUET (Université de Montréal)
Virginie VATE (CNRS, CEFRES)
Alfonsina BELLIO (EPHE, Paris)
Vous êtes également conviés au pot de thèse qui suivra la soutenance en salle 03. Afin de l’organiser au mieux, merci de me confirmer votre présence : dallesanne@gmail.com.
En espérant vous y voir,
Bien cordialement,
Anne Dalles Maréchal