14 avril 2021 : Séminaire des Études mongoles & sibériennes – Visioconférence

La prochaine séance du Séminaire des Études mongoles et sibériennes se tiendra le mercredi 14 avril 202, de 14 à 16h,  en ligne.

Nous aurons le plaisir d’écouter Anna Dupuy (doctorante au Laboratoire d’anthropologie sociale, EHESS) qui fera une présentation intitulée  “La figure de l’éleveur dans les mouvements de réduction des déchets et de protection de l’environnement en Mongolie”.

Résumé
Loin de l’image des éleveurs nomades mongols à la conscience environnementale profondément développée, la Mongolie se classe aujourd’hui au 12ème rang mondial de la production de déchets/jour/habitant. Si les déchets sont vus comme un problème technique à régler, ils soulèvent également des questions identitaires, quant à la définition que les Mongols se font d’eux-mêmes et quant à la manière dont ils se positionnent par rapport à la scène internationale. La figure de l’éleveur nomade, le malchin, est ainsi tour à tour mobilisée par les mouvements écologistes qui se présentent comme les héritiers de ces éleveurs “minimalistes”, “ecofriendly” et respectueux de la Nature, ou ignorée lorsque ces mêmes mouvements veulent se positionner comme modernes, éduqués, prenant exemple sur des “pays modèles” (Japon, Corée) et sur des personnalités internationales-phares comme Mari Kondo ou Béa Johnson. Les mouvements de protection de la nature mongols s’inscrivent ainsi dans une dialectique entre figures exemplaires du passé et quête de modernité, ruralité et urbanité, éducation et ignorance. La réalité des pratiques des éleveurs est pourtant bien plus complexe que cela: ils ne sont ni des “parfaits écologistes”, ni des “éleveurs-pollueurs”, mais leur relation au territoire ne s’inscrit pas dans le même objectif que les porteurs de projets écologistes dont les représentations internationales poussent à se questionner sur l’existence d’un “colonialisme vert” en Mongolie. Cette présentation se basera sur des données de terrain récoltées entre 2019 et 2020.

En espérant vous retrouver nombreux !
Isabelle Charleux, Grégory Delaplace et Virginie Vaté