Archives mensuelles : mars 2022

6 avril 2022 : Séminaire des Études mongoles & sibériennes – Aubervilliers, Campus Condorcet

Nous sommes heureux de vous convier à venir à la séance du séminaire des Études mongoles & sibériennes le 6 avril 2022 pour écouter Gulsen Kilci (doctorante à l’Université de Paris Cité, CCJ, Centre Corée UMR 8173), pour une intervention intitulée : “Les relations interdynastiques entre le royaume du Koryŏ (918-1392) et l’empire des Yuan (1271-1368) au prisme des alliances matrimoniales“, au Campus Condorcet, 14 cour des Humanités, 93322 Aubervilliers cedex., de 14h à 16h, en salle 5.067 (bâtiment de recherche nord).
Il sera également possible d’y accéder en ligne, sur inscription : isacharleux@orange.fr 

Résumé

La dynastie Wang du royaume de la péninsule coréenne Koryŏ forme une alliance matrimoniale avec la famille impériale mongole des Yuan à partir de 1274. L’Histoire officielle du Koryŏ (高麗史) dénombre au moins huit princesses impériales, descendantes de Khubilaï Khan, mariées à des souverains issus des Wang jusqu’en 1365. Cet échange diplomatique, exceptionnel du point de vue de l’histoire des relations Chine-Corée, questionne de facto la position du Koryŏ au sein du vaste empire des Mongols. Il s’agit alors de réfléchir à cette relation inédite en terme mongol, en s’éloignant de la vision sinocentrée initié par John K. Fairbank et Ssu-yü Teng (1941). Ainsi, en dehors des principes idéologiques d’« investiture-tribut » zhaogongzhi 朝貢制 et de « concorde et proximité » heqin 和親, qui qualifie généralement la relation de la Chine avec ses voisins, il est nécessaire d’analyser la relation Yuan-Koryŏ à travers le prisme de l’histoire de l’Empire mongole et des pratiques qui lui sont propres. Ainsi, il sera possible de mettre en avant l’originalité de la période, ainsi que le renouveau institutionnel et rituel engendré par le contact avec le Grand Etat mongol. Cette thèse se positionne dans la continuité et propose de répondre aux travaux de Morihira Masahiko (1999) et de Georges Qingshi Zhao (2001). La thèse de ce dernier, qui traite des alliances matrimoniales dans l’Empire mongol, met en avant une catégorisation se basant sur « one-way marriages » et « two-way marriages ». Or, cela ne convient pas pour décrire la relation réciproque qui existe entre les deux entités politiques Yuan et Koryŏ. Nous proposons donc de remettre en question ces travaux initiaux en prenant en compte d’autres caractéristiques de cette stratégie d’alliance matrimoniale, principalement liés aux liens de parenté (khurgen, khuda, il-irgen/bukha irgen…) ; en articulation avec une stratégie propre à la cour royale du Koryŏ. La présentation se déroulera en quatre temps : 1) présentation des sources primaires et secondaires, 2) hypothèses de recherche sur la réciprocité de la relation Yuan-Koryŏ, 3) les termes mobilisés par les chercheurs pour décrire la position du Koryŏ au sein de l’Empire mongol ; 4) la question de la transcription des termes et noms mongols dans les sources en chinois classique sur la période concernée.

Au plaisir de vous retrouver nombreux,
I. Charleux, G. Delaplace & V. Vaté

23 mars 2022 : Séminaire des Études mongoles & sibériennes – Aubervilliers, Campus Condorcet

Nous sommes heureux de vous convier à venir à la séance du séminaire des Études mongoles & sibériennes le 23 mars 2022 pour écouter Auréade Henry (CNRS, CEPAM), pour une intervention intitulée : “De la toundra à la taïga. Apports de l’archéologie environnementale et de l’ethnoarchéologie pour documenter les relations sociétés-milieux subarctiques“, au Campus Condorcet, 14 cour des Humanités, 93322 Aubervilliers cedex., de 14h à 16h, en salle 5.067 (bâtiment de recherche nord).
Il sera également possible d’y accéder en ligne, sur inscription : isacharleux@orange.fr 

Résumé

Fondée sur l’étude des archives d’origine biologique associées aux restes d’occupations humaines, l’archéologie environnementale cherche à décrypter les interrelations humains-milieux dans le passé. Plus spécifiquement, les recherches présentées dans le cadre de ce séminaire s’intègrent dans le champ de l’archéobotanique et ont pour objectif d’approcher les changements environnementaux de la fin du Pléistocène et du début de l’Holocène en Eurasie, le développement des écosystèmes forestiers et les relations entre les sociétés de chasseurs-cueilleurs et le monde végétal. Les restes botaniques étant particulièrement fugaces en contexte archéologique, ce sont souvent des informations très fragmentaires, issues de registres d’activité limités, qui parviennent jusqu’à nous. Il s’agit donc d’adopter une approche systémique en multipliant les faisceaux d’indices, au sein de laquelle ethnoarchéologie et expérimentation peuvent être de précieux auxiliaires pour mieux aborder la question du signal paléoécologique et palethnologique véhiculé par les vestiges d’origine végétale. Dans cette communication, les apports et les limites de cette démarche sont illustrés par des travaux menés principalement en Sibérie dans le cadre de programmes archéologiques et ethnoarchéologiques, lesquels ont notamment permis de proposer de nouvelles hypothèses et perspectives de recherche concernant les modes de vie au Paléolithique supérieur, mais aussi de documenter certains aspects des relations contemporaines entre les sociétés et les plantes grâce à des enquêtes menées auprès des Évenks de la forêt boréale.

Au plaisir de vous retrouver nombreux,
I. Charleux, G. Delaplace & V. Vaté

19 mars 2022 : journée “Ferdinand Lot et les siens”

Une famille d’humanistes à Fontenay-aux-Roses : Ferdinand Lot et les siens

Ci-dessous une intervention notamment de Roberte Hamayon en hommage à Éveline Lot-Falck (1918-1974), anthropologue du chamanisme sibérien, Directeur d’études à la Ve section de l’École pratique des hautes études (chaire d’ethnologie religieuse sibérienne).

Sous le haut-patronage de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres
Samedi 19 mars 2022
Fontenay-aux Roses – salon de la Médiathèque

La journée se déroulera à Fontenay-les-Roses, dans les locaux de la Médiathèque qui se trouve à quelques minutes de la station de RER. Elle sera ouverte à tous, mais uniquement sur inscriptions, lesquelles seront gérées par la Ville.

9 mars 2022 : Séminaire des Études mongoles & sibériennes – Aubervilliers, Campus Condorcet

Nous sommes heureux de vous convier à venir à la séance du séminaire des Études mongoles & sibériennes le 9 mars 2022 pour écouter Marie-Amélie Salabelle , pour une intervention intitulée : “Derrière le masque. La fête de la Maskaraatan du Noël orthodoxe aléoute (Alaska)“, au Campus Condorcet, 14 cour des Humanités, 93322 Aubervilliers cedex., de 14h à 16h, en salle 5.067 (bâtiment de recherche nord).
Il sera également possible d’y accéder en ligne, sur inscription : isacharleux@orange.fr 

Résumé

De toutes les populations autochtones qui ont été confrontées à la colonisation russe de l’Alaska, les chercheurs s’accordent sur le succès particulier de l’orthodoxie chez les Aléoutes (Unangax̂). Reconnus comme les membres les plus fidèles de l’Église orthodoxe d’Alaska, ils ont été décrits, dès le début du 19e siècle, par le missionnaire russe orthodoxe Veniaminov (1984 : 229), comme des « chrétiens exemplaires », en ce qu’ils avaient abandonné « non seulement le chamanisme lui-même mais également les signes mêmes de celui-ci tels que les faux visages et les masques qu’ils utilisaient lors des danses et des séances chamaniques ». Si les masques aléoutes pré-chrétiens furent abandonnés, le port du masque a toutefois perduré à travers la célébration de la Maskaraatan (mascarade), fête qui emprunte aux coutumes populaires du cycle festif russe des Sviatki englobant les fêtes de la Noël, du Nouvel An et de la Théophanie. Considérée comme une tradition autochtone, la Maskaraatan est encore observée aujourd’hui dans quelques rares communautés villageoises des Aléoutiennes où elle fait toujours partie intégrante du cycle de Noël qui s’étend du 6 janvier (Noël) au 19 janvier (Théophanie), selon le calendrier julien. Bien que la Maskaraatan ait été délaissée par d’autres communautés aléoutes, les pratiques et représentations spécifiques qui lui sont associées se retrouvent désormais attachées à la fête d’Halloween souvent désignée comme son équivalent américain. Dans cette présentation, il s’agira d’examiner les pratiques et représentations associées au masque qui permettent d’éclairer les interactions entre chamanisme et orthodoxie dans les Aléoutiennes.

Au plaisir de vous retrouver nombreux,
I. Charleux, G. Delaplace & V. Vaté